Les bureaux de l'entreprise en Italie ont été perquisitionnés.
Une commission pour une plus grande visibilité
Booking promet "une plus grande visibilité aux 30% de ses partenaires les plus performants" sur leur page du programme, qui peuvent recevoir "jusqu'à 65 % de vues supplémentaires sur leur page et en moyenne 20 % de réservations supplémentaires". La société assure tout cela en contrepartie d'une “légère augmentation” des commissions.
Dans un communiqué, l'AGCM a déclaré que la gestion de ce programme par la plateforme néerlandaise
"semble susceptible d'entraver une concurrence effective sur le marché, au moins à l'échelle nationale, pour les services de courtage et de réservations hôtelières en ligne".
De plus, elle estime que cette approche se fait au détriment d'autres agences de voyages en ligne, entraînant "des prix plus élevés et moins de choix" pour les clients.
Cette position de l’Autorité italienne a été accueilli avec quelques réserves par la société dont un porte-parole a déclaré que :
“Même si nous travaillons avec les autorités, nous sommes absolument convaincus que les préoccupations concernant la concurrence devraient être traitées directement avec l’Union européenne, conformément à leurs propositions réglementaires actuelles, et non pays par pays”.
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Booking dans le viseur de plusieurs autorités nationales
Ce n'est en effet pas la première fois qu'une autorité de la concurrence vise Booking. En dix ans, elle a été dans le viseur de la France, l'Espagne, le Royaume-Uni, la République tchèque, la Suède, la Suisse, l'Autriche, la Hongrie et l'Allemagne.
Le 22 février dernier, la Commission nationale des marchés et de la concurrence en Espagne, qui avait été saisie par l'Association des entreprises hôtelières de Madrid et l'Association espagnole des directeurs d'hôtels, a annoncé souhaiter condamner la société à une amende de 486 millions d'euros. Les deux organisations de professionnels critiquaient la plateforme néerlandaise pour ses tarifs trop élevés, sans accorder de préférence aux petits établissements.
Booking interdit de racheter eTraveli par la Commission européenne
La Commission européenne a également bloqué le rachat du groupe suédois eTraveli par Booking en septembre 2023 en vertu du règlement de l'UE sur les concentrations. La Commission estimait que cette acquisition aurait permis à Booking de renforcer sa position dominante sur le marché des agences de voyages en ligne («AVL») dans le domaine hôtelier.
En 2020, le gouvernement français avait proposé une solution alternative : créer une plateforme dédiée au secteur du tourisme afin de concurrencer Airbnb et Booking.
Pour certains observateurs, c'est l'une des conséquences négatives de l'entrée en vigueur du Digital Markets Act, qui a poussé Google à privilégier d'autres géants du marché, les OTA (Online Travel Agency) au détriment des hôteliers.
En outre, eDreams ODIGEO condamne depuis longtemps l'auto-référencement de Google dans le secteur et demande à la Commission européenne de sanctionner le géant de la Silicon Valley.