La France et la Chine font une déclaration conjointe portant sur l’intelligence artificielle

Alors que les initiatives pour encadrer l’intelligence artificielle se multiplient, la Chine et la France ont fait une déclaration conjointe sur ce sujet, le lundi 6 mai.

Publié le 
10/6/2024
La France et la Chine font une déclaration conjointe portant sur l’intelligence artificielle
 

Les deux États ont insisté à cette occasion sur la nécessité d’encourager la coopération internationale afin de réguler le développement de cet outil. 

Cet accord d’intention s’inscrit dans le prolongement d’un consensus auquel avaient abouti les deux États le 7 avril 2023.

Le contenu de la déclaration 

La déclaration porte sur plusieurs points sur lesquels les deux Etats s’engagent à porter une attention particulière.

Ils reconnaissent tout d’abord le 

« rôle clé de l’intelligence artificielle (IA) dans le développement et l’innovation, tout en prenant en compte l’éventail des défis qui pourraient découler du développement et de l’utilisation de l’IA ».


Ils insistent à cet égard sur la nécessité de renforcer la gouvernance internationale et s’engagent à parer aux risques que cette technologie suscite.

Parmi les grands enjeux et les défis qui intéressent le développement de l’intelligence artificielle sont mentionnés : 

  • la sécurité et la stabilité internationales, 
  • la souveraineté, 
  • le respect des droits fondamentaux et notamment la protection des données personnelles
  • la lutte contre la fracture numérique, 
  • la lutte contre le changement climatique ou encore 
  • les bouleversements du marché du travail.

Les deux États suggèrent également que la coopération internationale pourrait s’appuyer sur les travaux réalisés par les Nations-Unies qui possède un organe consultatif de haut niveau sur l’IA et sur la Recommandions de l’UNESCO sur l’éthique de l’intelligence artificielle.

La Chine se dit également « prête à participer au Sommet sur l’intelligence artificielle qui sera organisé par la France en 2025 » et à ses travaux préparatoires.

La coopération internationale apparaît ainsi essentielle pour favoriser le développement de l’intelligence artificielle tout en limitant ses risques.

Une multiplication des accords, déclarations et conférences internationaux portant sur l’intelligence artificielle

Les Etats prennent conscience de la nécessité de légiférer à un échelon supra-étatique, la technologie ne connaissant pas de frontières.

Un pas important a par exemple été franchi avec le Sommet sur la sécurité et la réglementation de l’intelligence artificielle qui s’est tenu les 1er et 2 novembre 2023 au Royaume-Uni et rassemblait plus de 28 Etats, dont la France et la Chine. 

Cette conférence avait pour but d’identifier les « risques de sécurité de l'IA d'intérêt commun » et à élaborer des « politiques respectives basées sur les risques dans les différents pays ».

L’Union européenne n’est pas en reste. Les députés européens ont ainsi approuvé un projet de règlement sur l’intelligence artificielle le 13 mars de cette année.

Des relations ambigües avec la Chine

Les discussions sont cependant souvent marquées par une défiance mutuelle entre les Etats, craignant que l’emploi de l’intelligence artificielle par d’autres ne menace leur sécurité intérieure. La politique chinoise, en matière d’intelligence artificielle, suscite à cet égard une méfiance accrue.  

Les discussions engagées il y a une semaine entre la Chine et les Etats-Unis, sont emblématiques des tensions qui peuvent apparaître. 

La Chine nourrit l’ambition de devenir le leader mondial en matière d’intelligence artificielle et cette concurrence pourrait complexifier la coopération entre États. 


Anu Bradford, professeure de droit à la Columbia Law School pense notamment :

« qu'il est juste de dire que la réalité géopolitique n'est pas très propice à une coopération profonde et significative. La guerre technologique entre les États-Unis et la Chine ne cesse de s'intensifier. Il y a une énorme course à la suprématie technologique ».


Les déclarations d’intention de la Chine ne se traduisent pas toujours par des mesures concrètes, dans le sens d’une coopération renforcée. Ainsi, si le vice-ministre chinois de la technologie, Wu Zhaohui, avait pu souligner, lors du sommet du 1er novembre 2023, que la Chine contribuerait à un « mécanisme international [sur l'IA], élargissant la participation, et à un cadre de gouvernance basé sur un large consensus, offrant des avantages à la population et construisant une communauté avec un avenir commun pour l'humanité » elle n’a pas signé l’accord non-contraignant portant sur « les lignes directrices pour le développent sécuriser des systèmes d’IA » le 26 novembre dernier.

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