Un nouveau record franchi par le nombre de défaillance au troisième trimestre

Le cabinet Altarès, spécialiste de l’analyse de données au service des entreprises, vient de publier une nouvelle étude relative au nombre de défaillances d’entreprises relevées au cours du troisième trimestre 2024. 

Publié le 
6/11/2024
Un nouveau record franchi par le nombre de défaillance au troisième trimestre
 

Elle fait état d’un nouveau record de faillites, en particulier chez les PME-ETI.

Un climat général difficile pour les entreprises

Malgré une progression du niveau d’emploi salarié et du rebond du pouvoir d’achat des ménages depuis quelques mois, l’étude du cabinet Altarès, sur le troisième trimestre 2024, révèle que le contexte économique français demeure incertain pour les entreprises. Il enregistre en effet une hausse de 20 % du nombre d’ouvertures de procédures collectives sur cette période, par rapport à la même période, en 2023.

En effet, par rapport au troisième trimestre 2023, l’étude fait part d’une augmentation de :

  • 4,68 % du nombre d’ouvertures de procédures de sauvegardes,
  • 34,46 % pour les procédures de redressement judiciaire,
  • 15,56 % pour les procédures de liquidations judiciaires directes.

En tout, ce sont 13 429 procédures collectives qui ont été ouvertes sur ce troisième trimestre 2024, un record depuis 2013 et 2015, où un niveau similaire de défaillance avait été enregistré. Sur une période de 12 mois, 66 000 procédures collectives ont été ouvertes, chiffre qui dépasse les niveaux de 2010 ou 2014. 

Le niveau important de redressements et de liquidations judiciaires ouverts fait état d’une véritable hausse des défauts de paiement et donc de réelles difficultés pour les entreprises à honorer leurs obligations.

En termes d’emploi, l’étude indique que près de 51 810 emplois seraient menacés par l’ouverture de ces procédures collectives, soit environ 13 000 de plus que sur la même période en 2023.

Pourquoi un tel regain du nombre de jugements d’ouvertures ?  Cette importante hausse est due notamment à la politique du « quoi qu’il en coûte » mise en œuvre lors de la crise Covid.

Elle a en effet permis de maintenir artificiellement le niveau d’activité de certaines entreprises, qui, en temps normal, auraient disparu, en raison par exemple de leur défaut de compétitivité ou de leur mauvaise gestion. Ce phénomène peut donc être analysé comme un rattrapage des défaillances qui n’ont pas eu lieu entre 2020 et 2022.

Des secteurs d'entreprises particulièrement touchés

Qui est touché par cette hausse des défaillances?

D’un point de vue géographique, ce sont la Bretagne, la Normandie et l’Île-de-France qui enregistrent la plus forte hausse du nombre d’ouverture de procédures collectives, avec cependant des disparités entre les départements. A l’inverse, la Corse et le Centre-Val de Loire sont plus épargnés par cette augmentation du nombre de défaillances.

Pour ce qui est des secteurs concernés, le commerce de détail alimentaire (boulangerie, boucherie, restauration à table…) enregistre une moindre augmentation de défaillances (+ 7 %) que d’autres secteurs, en particulier le commerce interentreprises (vente de matériaux, de machines…), où une hausse de 40 % des défaillances a été constatée. 

De même, le secteur des services aux entreprises (en particulier, le conseil, + 41 %), du transport et la construction, tout confondu, (agences immobilières, promotion et gros œuvre) demeurent en difficulté, tout comme le domaine social et médical (en particulier, les ambulanciers, avec + 110 % d’ouvertures) et le secteur de l’agriculture (notamment chez les vignerons, + 81 % d’ouvertures). A noter tout de même, un retour du commerce de détail dans le secteur de l’habillement (+ 16 %).

Ainsi que des entreprises de certaines tailles

En ce qui concerne la typologie des entreprises par leur taille, les plus fortes hausses sont enregistrées chez les entreprises employant entre 50 et 99 salariés (+ 56 %) et celles employant plus de 100 salariés (+ 35 %). Les PME et les ETI, même créés il y a déjà quelques années, demeurent donc les plus affectées par cette hausse de défaillances. 

Le nombre d’ouvertures de liquidations judiciaires reste néanmoins limité pour ce type d’entreprises, par rapport aux entreprises plus petites (18,8 % pour les premières et 11,9 % pour les secondes, contre un taux de 73,8 % chez les entreprises de moins de 3 salariés).

A quoi s’attendre par la suite ?

C’est sur ce constat que Altarès conclut son étude : c’est la taille des entreprises placées en procédure collective qu’il faut impérativement surveiller. En effet, la défaillance de ce type d’acteurs a un impact plus fort sur le tissu économique, notamment en matière d’emploi.

Quelles sont les solutions à la disposition de ces entreprises ? Non mentionnées dans cette étude, les procédures amiables de mandat ad hoc et de conciliation seraient pourtant des solutions à exploiter, en vue de prévenir l’apparition de difficultés plus conséquentes. 

D’après l’étude menée par l’Observatoire des Données Economiques du Conseil National des Administrateurs Judiciaires et des Mandataires Judiciaires, le nombre de procédures amiables ouvertes a seulement augmenté de 4,5 % entre l’année 2023 et l’année 2024 (de janvier à septembre). Un recours plus systématique à ces procédures constituerait un véritable moyen d’anticiper des défauts de paiement, puisqu’elles permettent à un débiteur de négocier dans un contexte privilégié avec ses créanciers.

Flèche en arrière
Retour vers toutes les actualités

Vous souhaitez bénéficier d'une démonstration de la plateforme Livv ?

Dans vos bureaux ou en visio, nos équipes s'adaptent à vos besoins. Vous pouvez également nous contacter via notre formulaire de contact.

Prendre RDV pour une démo

Les dernières actualités du droit des affaires

Tout voir

Vous souhaitez bénéficier d'une démonstration de la plateforme Livv.eu ?

Dans vos bureaux ou en visio, nos équipes s'adaptent à vos besoins.

Accédez à toute l'intelligence du droit des affaires

Inscrivez-vous gratuitement sur Livv et bénéficiez de notre expertise en droit des affaires.‍

Essayer gratuitement Livv
Élément décoratif accompagnant un texte descriptif Livv.

Inscrivez-vous à la newsletter Livv

et recevez chaque semaine des informations exclusives en droit des affaires. En savoir plus