L’actrice affirme que sa voix a été clonée pour créer la voix numérique qui est censée répondre aux internautes, ce qui constituerait une violation de ses droits personnels et commerciaux.
Ce que Scarlett Johansson reproche à OpenAI
Scarlett Johansson affirme avoir décliné une offre du dirigeant d’OpenAI en septembre 2023, qui souhaitait embaucher l’actrice pour qu’elle soit la voix du nouveau système ChatGPT-4o.
Pourtant, dans les démos de son nouveau modèle de langage, ChatGPT-4o utilise une voix similaire à celle de l’artiste, alors même qu’OpenAI avait réitéré sa demande deux jours avant le lancement de Sky.
L’actrice accuse OpenAI d’avoir intentionnellement utilisé des technologies de synthèse vocale pour recréer sa voix sans autorisation. Elle a très vite engagé un conseiller juridique pour défendre ses droits et éventuellement poursuivre l’entreprise pour utilisation non autorisée de sa voix distinctive.
En réponse à ces accusations, OpenAI a nié avoir intentionnellement cloné la voix de Scarlett Johansson. OpenAI se défend en indiquant que la voix en question se base sur celle de différents acteurs et actrices afin de créer plusieurs voix numériques. De fait, elle a déclaré qu'elle n'avait pas l'intention d'utiliser la voix de l'actrice.
Par la suite, OpenAI a suspendu l'utilisation de la voix dans ChatGPT, a lancé une enquête interne et a exprimé son engagement à collaborer avec les autorités compétentes pour résoudre cette affaire.
Les éventuelles conséquences de l’affaire entre Scarlett Johansson et OpenAI
L’annonce intervient quelques jours après qu’OpenAI a annoncé dissoudre son équipe dont la mission était précisément d’atténuer les éventuels dangers sur le long terme d’une IA trop intelligente.
Cette affaire pourrait avoir de graves implications pour OpenAI qui pourrait être confrontée à des poursuites pour violation des droits à la publicité et à la voix de l'actrice. Scarlett Johansson pourrait réclamer des dommages et intérêts importants pour l'utilisation non autorisée de sa voix.
En effet, des spécialistes en propriété intellectuelle estiment que le fait d’avoir créé une voix qui ressemble beaucoup à celle de Scarlett Johansson, intentionnellement ou non, pourrait constituer une violation du droit à l’image.
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La problématique de l’IA et des droits des artistes
Ce n’est pas la première fois que des problématiques se posent quant aux dérives de l’IA. Le chanteur Tom Waits avait poursuivi avec succès la marque de chips Doritos pour avoir utilisé un imitateur de sa voix dans une publicité.
De même, l’artiste Bette Midler avait poursuivi le constructeur automobile Ford pour avoir fait appel à un tiers, afin qu’il l'imite et que la voix serve dans une publicité. Comme Scarlett Johansson, l’actrice avait aussi refusé l’offre de l’entreprise qui lui proposait de jouer elle-même dans la publicité.
Par ailleurs, Open AI a déjà été accusé à plusieurs reprises de violer les droits d'auteur de journalistes.
Les inquiétudes face à l’utilisation de l’IA
Au sein de l'industrie des artistes, de la technologie et parmi le grand public, nombreux sont ceux qui estiment que cette situation met en évidence la nécessité d'une réglementation plus stricte sur l'utilisation des technologies de l'IA.
Les défenseurs des droits au respect de la vie privée et des droits des célébrités ont appelé à des mesures légales plus robustes pour protéger les individus contre de telles utilisations non autorisées de leur voix et de leur image