Ce territoire, bien que revendiqué par le Maroc, dispose d’un statut propre et distinct selon le droit international. La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a, le 4 octobre dernier, précisé les obligations d’étiquetage concernant des produits tels que les melons et les tomates récoltés dans cette région. La plus haute juridiction européenne impose aux acteurs économiques de mentionner le Sahara occidental comme territoire d’origine sur les étiquettes des produits, et non le Maroc.
L’origine de cette demande de transparence dans l’étiquetage
La Confédération paysanne, un syndicat d’agriculteurs français, a sollicité l’administration française pour interdire l'importation de melons et de tomates provenant du Sahara occidental. Selon le syndicat, ces produits sont étiquetés de manière erronée comme étant originaires du Maroc.
Il demande que l'étiquetage soit modifié pour distinguer clairement les produits du Sahara occidental de ceux du Maroc, afin de respecter le droit international et de ne pas tromper les consommateurs.
Face à l'absence de réponse de l’administration, perçue comme un rejet implicite, la Confédération paysanne a saisi le Conseil d’État. Ce dernier a alors interrogé la Cour de justice sur les mesures que peut prendre un État membre lorsqu'il constate que l'origine des produits est incorrectement indiquée, ainsi que sur la mention d’origine à utiliser pour ces produits dans le cadre de l'accord d'association UE-Maroc de 2019.
Obligations d’étiquetage pour les produits du Sahara occidental
Le 4 octobre 2024, la CJUE a jugé que les produits agricoles récoltés au Sahara occidental ne peuvent pas être étiquetés comme étant d'origine marocaine. Cette obligation découle du fait que l'UE ne reconnaît pas la souveraineté marocaine sur le territoire.
L’étiquetage doit donc mentionner clairement « Sahara occidental » comme pays d’origine, afin d’éviter toute confusion pour les consommateurs européens et de garantir la transparence du marché.
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Transparence et protection des consommateurs européens
L’obligation d’étiquetage correct est essentielle pour assurer une information claire et transparente aux consommateurs. Les produits agricoles, comme les melons et les tomates cultivés au Sahara occidental, doivent indiquer leur véritable origine géographique.
Cela permet aux consommateurs de faire des choix éclairés en fonction de leurs convictions politiques ou éthiques.
Conséquences économiques et politiques de cette obligation
La décision de la CJUE a des implications majeures pour les producteurs agricoles de la région ainsi que pour les opérateurs économiques marocains et européens. Ces derniers doivent adapter leurs pratiques afin de respecter les nouvelles obligations d’étiquetage sous peine de sanctions.
Pour le Maroc, cette décision représente un revers diplomatique, car elle remet en cause la reconnaissance tacite de sa souveraineté sur le Sahara occidental. En revanche, pour le Front Polisario, cette évolution juridique constitue une victoire importante.
Impact sur les relations entre l’UE et le Maroc
Les décisions de la CJUE ont eu pour effet de complexifier les relations entre l’UE et le Maroc, qui voit ses accords commerciaux partiellement invalidés. Cette situation pourrait conduire à une renégociation des accords afin de se conformer aux exigences européennes en matière de respect du droit international.