Ce système de notation, allant de A (meilleur score) à E (moins bon), s’inscrit dans une démarche de transparence nutritionnelle et a été mis en place en France pour la première fois en 2017.
Danone a récemment pris la décision de retirer ce système d’étiquetage de certains de ses produits, en particulier de ses yaourts à boire. Cette décision découle de notes défavorables qui pénalisent l’image de la marque depuis la révision de l’algorithme utilisé pour calculer le Nutri-Score décidée en 2023.
Une baisse de notation préjudiciable
Les produits phares de Danone, tels que les yaourts Actimel, Danonino et Activia, ont vu leur note Nutri-Score dégradée, tombant dans les catégories les moins favorables. Les boissons lactées, notamment, se sont vues attribuer des scores C, D, voire E, en raison de leur teneur en sucre.
Pour Danone, cette baisse de notation ne reflète pas la qualité globale des produits, mais se concentre uniquement sur certains aspects nutritionnels qui ne correspondent pas à sa vision du bien-être et de la santé. Elle affirme en effet que la méthodologie de notation de certains produits est contestable.
Danone exprime ses réserves sur le fait de ne « pas avoir été consulté » par le professeur Serge Hercberg, professeur de nutrition à la Sorbonne dont les travaux ont permis la mise en place du Nutri-Score en France. Ce dernier répond au regard de la santé du consommateur. Il souligne en effet que le Nutri-Score
« permet d'alerter le consommateur sur le fait que ces produits doivent être consommés de façon raisonnable. »
Une décision stratégique
Face à cette situation, Danone a pris la décision de ne plus afficher le Nutri-Score sur certains de ses produits. La marque justifie ce choix par la volonté de ne pas induire les consommateurs en erreur avec une note qui ne serait pas représentative de la valeur de ses produits.
Le porte-parole de Danone a notamment indiqué que :
« cette évolution apporte une vision erronée de la qualité nutritionnelle des produits laitiers à boire, ne soutient pas les efforts et les investissements de reformulation, et entraîne donc de la confusion auprès des consommateurs ».
Cette décision n’est pas la première en la matière. En novembre dernier, la marque Bjorg (groupe Ecotone) avait elle-même retiré l’utilisation du Nutri-Score au profit du Planet-Score sur ses produits, cherchant ainsi à éviter une diminution de ses notes.
D'autres ont suivi. Les biscottes Krisprolls s’apprêtent également à voir retirer de leurs emballages le Nutri-Score au regard du risque de voir leur note dégradée.
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Le Nutri-Score dans d'autres pays européens
Proposé à l'origine aux autorités européennes par l'industrie agroalimentaire française, dans l'espoir d'en tirer un avantage significatif, le Nutri-Score ne convainc pas la totalité des États membres de l’Union européenne.
Les entreprises volontaires l'affichent dans sept pays :
- Allemagne,
- Belgique,
- Espagne,
- France,
- Luxembourg,
- Pays-Bas et
- Suisse.
Cependant, l'Italie, par exemple, s'oppose à ce système, qu'elle considère comme une menace pour des produits emblématiques tels que les pâtes, pizzas et glaces. Elle s'est ainsi positionnée contre le projet de la Commission européenne visant à rendre cet étiquetage obligatoire dans toute l'UE.
Vers une utilisation du Nutri-Score obligatoire ?
L'UFC-Que-Choisir souligne, à la suite de cette décision de Danone, que :
"l'affichage du Nutri-Score sur la base du volontariat ne permet pas d'assurer la bonne information des consommateurs".
L'association appelle les pouvoirs publics à le rendre obligatoire.
A ce sujet, l'Union européenne a récemment pris l'engagement d'introduire un indicateur nutritionnel simplifié pour tous les produits alimentaires vendus sur son territoire dont la forme reste à déterminer.