Un Youtubeur a déposé une action collective (ou class action) contre la société d’intelligence artificielle OpenAI, l’accusant d’avoir utilisé des millions de vidéos sans le consentement de ses créateurs pour entraîner ses modèles d’IA.
La plainte, déposée le 2 août 2024 en Californie, a été initiée par David Millette, au nom de plus de 100 créateurs de contenu.
Allégations de vol de contenu
Selon la plainte, disponible en ligne, OpenAI, créateur de la célèbre plateforme ChatGPT, aurait secrètement transcrit les vidéos des plaignants pour former ses modèles d’intelligence artificielle. Les « grands modèles de langages » (LLM), bien que conçus par des ingénieurs, sont principalement « entraînés » en ingérant de vastes quantités de données provenant de diverses sources, dont les vidéos des plaignants selon la plainte.
Le document précise que le matériel utilisé par OpenAI proviendrait d’œuvres protégées par le droit d’auteur, et que leurs créateurs n’ont :
- ni donné leur consentement ;
- ni reçu de compensation ou crédits pour l’utilisation de leurs contenus.
Droits des créateurs et accusations
Les créateurs revendiquent leurs droits d’auteur sur les vidéos, conformément aux Conditions d’utilisation de Youtube. Le document précise que lorsque ces modèles génèrent du contenu, ils s’appuient sur les informations extraites des données d’entraînement sans le consentement des créateurs.
Surtout, l’action en justice souligne que l’IA d’OpenAI dépendrait « entièrement et exclusivement » de ces données pour fonctionner. M. Millette et ses avocats dénoncent une « injustice », affirmant que l’entreprise profite financièrement des vidéos des plaignants sans offrir de redevance en retour.
Inscrivez-vous à la newsletter Livv
et recevez chaque semaine des informations exclusives en droit des affaires. En savoir plus
Précédents et répercussions juridiques
Cette affaire n’est pas une première pour OpenAI. Ces dernières années, des auteurs, musiciens et acteurs hollywoodiens ont intenté des poursuites similaires, accusant l’entreprise d’utiliser leurs œuvres et voix sans autorisation.
C’est également le cas pour des journaux tels que le New York Times aux Etats-Unis. Ces litiges touchent aussi la France comme le démontre la récente demande formulée par les éditeurs de presse d’ouvrir des négociations avec les acteurs du marché de l’IA.
M. Millette demande un procès devant jury et plus de 5 millions de dollars de dommages et intérêts pour tous les créateurs de contenus YouTube potentiellement affectés par les pratiques d’OpenAI.